L'Impact de la Maladie Parodontale sur votre Santé

La maladie parodontale est une maladie chronique dégénérative qui touche les tissus de soutien des dents tels que la gencive, le ligament alvéolo-dentaire qui lie la dent à l'os et l'os alvéolaire.

Les maladies parodontales sont très répandues.

En effet, des études récentes, menées par l'ADF sous l'égide de l'OMS, ont montré qu'en France, près de 80 % des individus entre 35 et 44 ans souffraient de parodontopathies.

Depuis une dizaine d’années, des études de haut niveau de preuve mettent en évidence les rapports intimes entre maladie parodontale et état général .

Elles soulignent l’existence d’interactions et de répercutions entre les maladies parodontales et la santé générale notamment le diabète de type II, les maladies cardiovasculaires, les naissances prématurées, ou encore la polyarthrite rhumatoïde.

Diabète

Les manifestations orales du diabète sont nombreuses: sécheresse buccale, douleurs gingivales, lésions dentaires (caries de gros volumes), sensation de brûlure de la langue…

Les patients diabétiques mal contrôlés de type 1 et 2 sont ainsi plus susceptibles de développer des maladies parodontales.

Le diabète entraine des modifications structurelles : modifications vasculaires par altération des capillaires sanguins, diminution de la production et augmentation de la destruction du collagène gingival, augmentation de la quantité de glucose dans la salive…

Un diabète mal contrôlé réduit la résistance de l'organisme vis-à-vis des infections, au niveau gingival notamment.

On trouve donc chez les patients diabétiques une inflammation gingivale plus importante avec des parodontites plus fréquentes, plus graves et plus étendues.

Il est établi que la parodontite est la sixième complication du diabète. Une glycémie élevée peut donc aggraver la maladie parodontale.

Et nous savons maintenant qu'à l'inverse, la maladie parodontale en induisant une réaction inflammatoire généralisée va participer à la résistance à l'insuline et donc avoir une influence négative sur le contrôle de la glycémie.

On observe ainsi qu'une parodontite avancée multiplie par 6 le risque de dérégulation de la glycémie.

Ce liens bidirectionnel entre maladie parodontale et diabète induit que le traitement du diabète passe aussi par la prévention et le traitement de la maladie parodontale. Réciproquement, un état parodontal sain et un bon contrôle de la plaque dentaire amélioreront le contrôle du diabète.

Maladies Cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires touchent le cœur et/ou les vaisseaux sanguins.

Ce sont la deuxième cause de mortalité chez l'homme (juste après le cancer) et la première chez la femme.

Les facteurs de risques bien connus sont le tabagisme, l'obésité, la sédentarité et le stress.

Des études récentes ont montré qu'il existe un lien entre maladie parodontale et pathologie cardio-vasculaire.

Il apparait que lorsque la gencive est infectée, les bactéries responsables des maladies gingivales pénètrent dans la circulation sanguine et affectent le système cardiovasculaire.

L'inflammation qui accompagne les parodontites, en libérant les médiateurs (signaux chimiques) peut aussi atteindre d'autres organes.

La précaution nous impose de traiter et prévenir systématiquement les problèmes parodontaux et en particulier chez les personnes qui présentent un risque de développer une maladie cardio-vasculaire.

Grossesse

Comme pour le diabète, il y a une relation à double sens : la grossesse a des répercutions sur la santé gingivale et nous savons maintenant que les maladies parodontales ont un impact chez la femme enceinte.

Les modifications hormonales liées à la grossesse peuvent altérer la santé parodontale.

Les hormones comme la progestérone et l'oestradiol voient leur concentration multiplier respectivement par 10 et 30 fois.

Ce changement hormonal va induire des perturbations d'ordre générale et en particulier dans la sphère orale : diminution de l'immunité, augmentation de la réaction inflammatoire, prolifération de certaines espèces bactériennes pathogènes...

Ainsi une gingivite préexistante va se trouver aggravée. C'est la gingivite gravidique (gingivite de la femme enceinte), caractérisée par la présence de la bactérie Prevotella Intermedia, dont la croissance a été favorisée par les hormones : les gencives sont rouges, sensibles, volumineuses et saignement facilement au brossage.

Non traitées et dans certains cas, elle évolue en parodontite.

On peut également observer le développement d'une tumeur bénigne de grossesse appelée épulis gravidique. L'épulis apparait le plus souvent au troisième mois de grossesse et va grossir jusqu'au huitième mois.

Elle ressemble a une tuméfaction de couleur rouge tirant sur le violet, se situant sur le bord des gencives ou entre les dents. Si sa taille est au début celle d'un petit pois, elle peut atteindre à terme celle d'une cerise.

Le contrôle du facteur bactérien est fondamental et un programme d'hygiène très scrupuleux doit être mis en place. L'élimination chirurgical de l'épulis se fera après l'accouchement, s'il ne s'est pas résorbé spontanément.

Depuis plus de 15 ans, la prématurité est en constante augmentation : c'est près d'un bébé sur dix qui nait prématurément. Un constat qui a conduit à faire le lien entre maladies parodontales et survenue de naissance prématurée.

Dès 1996, Offenbacher a démontré que les bactéries parodontales et les médiateurs de l'inflammation ont la capacité de diffuser systématiquement vers le foetus et le placenta et conclut que l'infection parodontale est un facteur de risque potentiel pour l'accouchement prématuré de bébé à faible poids. Des recherches récentes ont montré que le risque était en moyenne 2 fois supérieur. Ce risque peut être multiplié par 7 en cas de parodontite sévère.

Les visites de contrôle lors de votre grossesse, les séances de détartrage et l'enseignement des bonnes techniques d'hygiène permettent de réduire largement les risques.

Ainsi, il faudra être très vigilante sur votre santé bucco-dentaire et faire traiter au plus vite une parodontopathie.